1- L'antiquité

L'egypte ancienne

Le papyrus Ebers (XXVIIème dynastie pharaonique 1580-1320 avant J.C.) était clairement opposé à la chirurgie des varices : « Instruction concernant un gonflement des vaisseaux. Si tu examines un gonflement des vaisseaux sur la peau d’un membre et que son aspect augmente, devient sinueux et serpentiforme, comme quelque chose qui est gonflé avec l’air, alors tu diras le concernant c’est un gonflement des vaisseaux - Tu ne mettras pas la main sur une telle chose… ».

L'epoque gréco-romaine

Hippocrate était également assez opposé à la chirurgie des varices. Tout au plus recommandait t’il leur ponction ponctuelle complétée par la mise en place d’une compression, mais soulignait que la survenue d’un ulcère pouvait être liée aux incisions.

  Aurelius Cornelius Celsus (25 av. -14 après J.C. ?) est probablement un des premiers à avoir opéré les varices, mais on n’est pas certain qu’il était médecin. Il réalisait leur avulsion au crochet - cette technique appelée aujourd’hui phlébectomie par mini-incision -. Il nous en donne une  description précise « il faut faire une incision de la peau  qui recouvre les varices,  écarter les bords de la plaie avec un petit crochet et détacher avec le bistouri la veine variqueuse des parties environnantes, prenant garde de ne point l’offenser. Après qu’on l’ait détachée, on place en dessous un petit crochet obtus, en laissant toujours des intervalles de 4 doigts entre les incisions  et l’on continue la même opération sur la veine. Il est aisé de s’assurer de sa direction par les moyens du crochet. Lorsqu’on a ainsi détaché ces veines variqueuses, on le enlève avec le crochet, à coté duquel on les coupe : on passe ensuite au crochet le plus voisin avec lequel on  enlève pareillement la veine et on la coupe de nouveau à cet endroit. Après avoir ainsi emporté toutes les varices de la jambe, on réunit les bords de la plaie en appliquant un emplâtre agglutinatif ».

Certes la technique actuelle de la phlébectomie est un peu différente, mais le principe est le même, c’est une exérèse de proche en proche de la veine variqueuse.

Ce qui a résolument changé  c’est la douleur ressentie par le patient lors de cette procédure. En effet Caius Marius, le tyran romain décédé en 86 av J.-C qui  avait  eu comme anesthésie très probablement  une prémédication au «  vin rouge » comme c’était l’usage à l’époque avant d’être opéré d’un coté, avait refusé d’être opéré de l’autre membre et déclaré  que le « remède était  pire que le mal ». L’anesthésie locale tumescente  utilisée actuellement  dans la chirurgie des varices est aussi efficace qu’indolore.

 Oribasius de Pergame (325-95 ?) a rédigé  quelques siècles plus tard un document byzantin très complet. En effet, la chirurgie des varices occupe trois chapitres de son traité chirurgical sur le sujet et certaines de ses recommandations sont encore pertinentes :

1.  Préférer la résection des veines à leur ligature, qui peut engendrer de nouvelles varices.

2.  Raser et «  laver » le membre (à l’eau chaude) avant de l’opérer.

3. Quand le membre est encore chaud, marquer les varices en position debout à la peau.

4.  Réséquer les veines de la jambe avant celle de la cuisse.

5. Extraire les caillots (l’hématome) par compression du membre opéré

            Aetius de Amida (Mésopotamie, 502-575 ?) semble être le premier à avoir proposé  la ligature des veines variqueuses.

            Paul d’ Egine, un autre grec (607-90 ?) apportait un élément nouveau en associant  phlébectomie et ligature  dans le traitement des varices de la  GVS.

Les arabes

Le chirurgien le plus célèbre de son époque, l’andalou de Cordoue (930-1013 ?) Abu-Al-Qasim Khalaf Ibn'Abbas Al-Zahrawi, a décrit l’éveinage de la grande veine saphène de façon exceptionnellement détaillée.