Anévrismes aortiques thoraco-abdominaux

Qu'est-ce qu’un anévrisme de l’aorte thoraco-abdominale ?

Un anévrisme est une dilatation anormale d’une artère, entraînant une augmentation du diamètre supérieure à deux fois le diamètre normal. Les anévrismes peuvent toucher toutes les artères mais, le plus souvent, sont localisés sur l’aorte. L’aorte est le plus gros vaisseau du corps humain. Elle distribue le sang à l’ensemble des organes. Elle comporte 4 segments :

-          l’aorte ascendante, depuis le cœur jusqu’à l’origine des vaisseaux du cou (troncs supra aortiques)

-          la crosse de l’aorte, d’où naissent les vaisseaux à destinés du cerveau et des bras (membres supérieurs)

-          l’aorte thoracique descendante, de la crosse jusqu’au diaphragme

-          l’aorte abdominale du diaphragme jusqu’à la bifurcation de l’aorte en 2 artères iliaques (au niveau du nombril)

Les anévrismes thoraco abdominaux (ATA) correspondent à une dilatation simultanée de l’aorte thoracique et de l’aorte abdominale. Les artères qui amènent le sang aux reins, aux organes digestifs (intestins, foie, estomac) et à la moelle épinière naissent de l’aorte thoraco abdominale.

D'où viennent ces maladies et quelles populations sont les plus touchées ?

Les hommes de plus de 60 ans sont les plus touchés, surtout s’ils présentent des facteurs de risques cardio vasculaire (tabac, hypertension artérielle, antécédents familiaux de maladie cardio vasculaire). Il s’agit d’une pathologie rare (2,2 cas pour 100 000 habitants).

L’athérosclérose est un des facteurs de risque dans la survenue des anévrismes de l’aorte. Elle provoque un durcissement de la paroi des artères. La paroi des artères est souple et élastique chez les personnes jeunes. Le durcissement entraîne une fragilité de l’artère qui ne peut plus résister à la pression du sang et qui va donc se dilater avec le temps. Certaines maladies génétiques touchant les tissus élastiques (Marfan, Ehler-Danlos …) sont parfois en cause.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES ?

Cette maladie évolue lentement sur plusieurs années et ne provoque aucun symptôme dans la majorité des cas. Les ATA sont le plus souvent découverts par hasard lors du bilan d’une autre pathologie.

On peut parfois ressentir une masse abdominale battante. En cas de rupture d’anévrisme, le patient peut ressentir des douleurs abdominales ou dorsales, un malaise ou une perte de connaissance en rapport avec une hypotension artérielle (baisse de la tension), voire un état de choc en raison de l’hémorragie interne.

Quels sont les risques de cette maladie ?

Le risque principal des ATA est la rupture d’anévrisme, qui est responsable d’une hémorragie interne massive. Cette complication est mortelle dans plus de 90% des cas.

Quels sont les principaux examens ?

Les anévrysmes de l’aorte sont le plus souvent découverts au cours des examens suivants réalisés pour d’autres maladies :

 

  • L’échographie abdominale, qui utilise des ultrasons qui traversent les tissus puis sont réfléchis par les différentes structures de l’organisme et convertis en image.
  • Le scanner, qui utilise les rayons X. Ceux-ci sont plus ou moins atténués en fonction des structures tissulaires qu’ils traversent et leur variation d’intensité après traversée du corps permet une reconstruction en coupe.
  • La résonance magnétique nucléaire (IRM), qui utilise des ondes magnétiques et non des rayons X. Le signal émis par les différents tissus du corps humain après excitation par une onde magnétique permet la reconstitution d’une image par ordinateur.

 

Le scanner et l’IRM permettent de préciser la taille de l’anévrysme et sa localisation, et donc de déterminer si un traitement est nécessaire.